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Toute la prépa de Claude BOUR qui participera au 18è PARIS BREST PARIS Randonneur Edition 2015

voici le récit de toute la prépa de Claude BOUR pour participer à la plus grande randonnée cyclo longue distance.

Claude nous dit tout !

LES PREPARATIFS :

Quelques infos sur ma préparation :
Faire du kilométrage en se rendant sur son lieu de travail :
1) Pour le mental : s'imposer les jours de la semaine ou on va prendre le vélo . c'est excellent pour acquérir un mental à toute épreuve.
2) Pour s'habituer à rouler de nuit : été comme hiver : partir à la même heure (5h30 du matin, retour 19h) : on roule d'abord de jour puis progressivement de nuit jusqu'à faire le parcours complet dans l'obscurité.
3) Pour s'habituer à rouler sous la pluie, sous la grêle, dans le froid Faire du kilométrage le week-end : 1 sortie longue le Samedi : entre 100 et 130 km, 1 sortie plutôt fun le dimanche pour le rythme de 75km.


une règle d’or pour optimiser sa préparation : ne pas négliger le matériel et l’entretien…

Les infos pour le matériel utilisé pour le brevet :
1) le vélo typé confort pour les longues distances : j'ai choisi un Willier GranTurismo avec prise de cotes et réglages adaptés aux longues distances.
2) Une guidoline plus épaisse pour absorber au mieux les chocs.
3) Une roue avec une dynamo Son (c'est la rolls des dynamo et c'est fabriqué en Allemagne) pour l'éclairage 4) Un éclairage Busch et Muller IQ2 avec chargeur USB intégré (pour charger le GPS).
5) Un GPS vélo (Garmin dans mon cas).
6) Les vêtements : un cuissard assos (c'est cher mais quel confort !),  des gants avec inserts gel pour absorber les chocs.
7) une petite lampe frontale pour lire le road-book la nuit ou en cas de panne sur le vélo.
8) des sacoches de vélo avant et ou arrière pour transporter tout le matériel nécessaire en fonction de la distance du brevet.


attention aux dangers de la route de nuit :
1) toujours faire attention aux ronds-points et aux carrefours : c'est le seul endroit où j'ai eu de grosses frayeurs, voire un accident avec une voiture. Il faut partir du principe que l'automobiliste ne vous voit pas quelque soit votre priorité.
2) prendre un éclairage d'appoint en cas de défaillance de l'éclairage principal.
3) Il existe même un modèle de pneu avec bandes réfléchissantes sur le profil du pneu (Continental reflex).



LES BREVETS QUALIFICATIFS :

la succession des brevets effectués permet de s'habituer progressivement à parcourir des distances croissantes, d'incorporer des difficultés croissantes et de se tester.


LE 16 Mars 2014 / 200 KM : 

parcouru entièrement de jour.  Il est réalisé en mode "cyclosportive".
500 partants dans mon cas. Il permet de s'habituer à pointer un carton de passage dans les villes étape. 7h56 avec un arrêt repas prévu par l'organisation + les pauses pour pointer. 209ème sur 500 participants (classement pour info car ce n'est pas une course).

LE 12 Avril 2014 / 300 KM : 

en 12h36 (départ à 4h le matin) 68ème sur 200 participants ; ça permet de tester son éclairage. 200 partants sur ce brevet.
Il faut commencer à emmener un peu de matériel avec soi et avoir de la place pour ranger les manchettes, les jambières les gros gants portés le matin. réalisé en 12h36 avec 1 arrêt repas + les pauses pour pointer.

LE 17 Mai 2014 / 400 KM :

départ à 16h : permet de se tester sur une nuit complète à vélo. Parcours effectué en 18h18 (départ à 16h l'après-midi).
31ème sur 95 partants  avec 1 arrêt repas + 1 arrêt petit dej.
le lien : http://cyclolongjumeau.free.fr/les_300km.htm

14 et 15 Juin 2014 / LE 600 KM :

40 partants avec un départ le 14 Juin à 4h30 du matin : permet de tester sa résistance et son autonomie. Arrivée le 15 Juin à 10h30, soit 30 heures sur le vélo en 7 étapes sans dormir.
C'est la distance "clé" :  le cap à franchir pour savoir si on peut rouler seul, longtemps et gérer le brevet. Ne pas s'enflammer au départ, gérer sa réserve d'eau pour ne pas être à cours de boisson ou de nourriture en pleine nuit. C'est la distance à partir de laquelle tous les petits problèmes vus lors des brevets précédents prennent leur importance et peuvent conduire à l'abandon. Ampoules aux mains, aux pieds, mal de dos, mal aux épaules, aux poignets, la liste peut être longue...
Effectué en 30 heures, sans dormir avec un arrêt repas dans une auberge à mi-parcours. Je suis content d’avoir finaliser ce brevet de 600km .
Au final, une 10ème place sur 40 partants. La difficulté sur ces brevets longue distance est qu'il n'y a pas suffisamment de participants pour pouvoir rouler en groupe. Donc on est seul tout du long.  C'est un bon test pour évaluer sa propre
autonomie et résistance.

3, 4 et 5 Juillet 2014 / LE 1000 KM :

8 partants, 3 arrivés au bout. La « Rolls des brevets ». 
Effectué en 60 heures avec 10000m de dénivelé, tout seul.
Départ, le Jeudi 3 juillet à 7h. Le groupe reste complet jusqu'à la première crevaison d'un concurrent. 3 participants n'attendent pas et s'en vont. Je décide de rester avec le reste du groupe, c'est plus sur. Il fait de plus en plus chaud. Au bout de 130km, je n'arrive pas à tenir le rythme et laisse partir le groupe. Quelques km plus loin, je comprends : un patin de frein mal réglé après l’installation du
garde-boue hier soir frotte et me ralentit. Après réglage, tout va mieux. Je repars en tenue allégé vu les 32°C du jour.  9 étapes à valider sur le parcours et la hantise de manquer d'eau.
Chaque arrêt est prétexte à avaler du coca dans les bars ou je fait pointer mon carton. Dans l'après-midi, je suis obligé de faire des arrêts intermédiaires pour me ravitailler. Bien m'en a pris car 4 concurrents ont eu un coup de chaud et devront abandonner.
Enfin, je commence à respirer malgré les premières côtes sérieuses à gravir.
Pas de sieste, je sais avec mon expérience du 600km que je peux tenir plus de 30h sans dormir. Je décide de m'arrêter au bout de 24h dans un abris bus pour une sieste d1/2h en préventif . Ca tombe bien car il commence à pleuvoir ; le Vendredi 4 sera la journée des pluies orageuses. Une couverture de survie au sol et je m'endors de suite, réveillé régulièrement par les poids lourds qui passent sur la route à grande vitesse. Tant pis, pas le temps de chercher un autre abri. Ce sera le jour le plus difficile. Le dénivelé du parcours est concentré sur les 300km à venir. C'est la que le mental fait la différence. La succession de grimpettes est infernale. Les descentes ne permettent pas de se reposer. Beaucoup de routes sont en chantier avec du gravillon fraichement posé qui impose de freiner en permanence jusqu'à la crampe. En milieu d'après-midi, je commence à sentir la faim : pas assez mangé. J'ai envie de gâteau au riz, de pizza. Cela devient une obsession : il faut que je m'arrête dans un commerce pour faire le plein : 1 litre de yaourt au lait est avalé de suite. Je garde la portion de riz au lait pour plus tard. Le vendredi soir vers 22h, je décide de m'arrêter pour dormir. Je tombe sur un abri de parc bien situé dans une commune (merci à la commune de Montlevicq).
Je décide d’avaler mon gâteau de riz et de dormir 2 heures).
Minuit, c'est l'heure du réveil, La couverture de survie rangée, je reprends le vélo pour rejoindre Issoudun. Une photo du panneau d'entrée de la ville avec mon vélo pour preuve du passage et c'est reparti. Quelques instants plus tard, je ressens la fatigue : vite un arrêt bus me permets de dormir 30 minutes. Je reprends le vélo et au bout d'une heure, nouveau coup de bambou : nouvel arrêt sommeil de 30 minutes. cette fois ci c'est le dernier.  La prochaine fois, je sais qu'il faudra m'arrêter plus longtemps. Le retour se fait bon train, le vent est plutôt favorable. Je commence à sentir des douleurs au niveau de l'épaule. Les mains sont dans un triste état. Les ampoules que j'ai eu au 600km sont de nouveau présentes malgré l'utilisation de crème anti-frottements. Je ne sais plus comment tenir le guidon. La main gauche est sur le cintre, la droite, poing fermé en appui pour soulager l'épaule et le creux de la main. Les pieds ont chaud, probablement une mauvaise circulation sanguine. Je profite des descentes pour les sortir comme lors d'une transition de triathlon afin de mieux les aérer.
Je relâche les fermetures des chaussures.
Mon objectif de 60 heures est toujours réalisable. A l'entrée de Voves, à moins de 80km de l'arrivée, je me perds et n'arrive pas à trouver la route. 40 minutes à tourner en rond. Le GPS est perdu, il y a eu de gros travaux de voiries avec modification du tracé des routes. Même Google Maps sur mon Smartphone ne me sert à rien ! En mode voiture, il veut m'envoyer sur une 4 voies trop dangereuse et en mode vélo, il veut me faire passer à travers champ !
Après plusieurs aller-retour, je prends la boussole et décide de partir vers le nord-est. Bingo, c'était la bonne méthode. Je fonce pour rattraper une partie de temps perdu. La vue de l'arrivée me fait oublier tous mes petits bobos. 
J'aborde les dernières côtes après Dourdan. Bizarrement je les grimpe de plus en plus facilement. J'arrive sur Longjumeau le couteau entre les dents et fonce vers le lieu d'arrivée ou les organisateurs m'attendent après leur avoir passé un coup de fil.
J'avais parié sur 30h au 600km et je l'ai effectué en 30 heures à la minute près. Pour le 1000km, j'avais prévu 60 heures. Ce sera 60 heures et 3 minutes.
L'organisateur me félicite pour ce brevet. Un concurrent est déjà arrivé, un autre est toujours en route, les 5 autres ont explosé en cours de parcours et sont rentrés par leur propres moyens.
Au final, peu d'ennuis techniques : le matériel est éprouvé. 
Physiquement, il me faut trouver un moyen d'éviter les ampoules dans les mains car le PARIS-BREST-paris a 200km de plus. L'organisateur du brevet de Longjumeau me rassure en m'indiquant aussi que les conditions dans lesquelles j'ai effectué ce brevet sont plus dures que celles du PARIS-BREST à météo équivalente. 
L'épreuve reine a une logistique avec des relais tous les 90/100km avec dortoirs/repas/douches. Le nombre de concurrents est très important : de l'ordre de 5000 répartis en plusieurs vagues.
La suite l'année prochaine avec une nouvelle série de brevets (200 à 600km) pour valider mon inscription.
Claude.

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